Katayoun Rouhi  

2023 - HCE Galerie, Mundus Imaginalis, SAINT DENIS

Dans ses grands dessins d’arbres épurés, étirés comme des empreintes de la « nécessité intérieure » Katayoun trace une voie vers le labyrinthe de l’âme, le monde imaginal de la tradition iranienne du XIIe siècle. Les images ne conservent des choses qu’une extériorité minimale, toutes en retentissement, en résonance, en échos intérieurs de cette rencontre accordée à la nature, au sol et au ciel, au minéral et au végétal. L’arbre se simplifie à l’extrême, se transforme en antenne pour capter cet autre monde. Elle le dessine comme s’il grandissait en elle entre terre et ciel, se courbait et se cambrait en pondérant les masses autour de lui avec une légèreté infinie, se pliait aux injonctions de la petite fille avec sa robe d’enfance de l’art, qui, en retour, a besoin de lui pour s’enfoncer dans son chemin d’ombre et de mystère, traverser les voiles de bleu. Le regard se prend à considérer le dessin comme une cartographie intérieure de l’âme dont on peut lire le cours dans cette ligne axiale autour de laquelle le corps se déplie et s’enveloppe, se ramifie. La ligne de l’âme, la ligne de son horizon.

Texte : Georges Quidet.